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L'Employe Du Moi
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C'est la rentrée ! Charlie et Anima ne se sont pas vues de tout l'été, elles se retrouvent juste avant le début des cours. Ces deux adolescentes s'aiment d'une passion candide et fusionnelle. Si l'une est assez exubérante et sauvage, l'autre est plus complexée et réservée. Deux personnalités atypiques qui partagent quelques difficultés lorsqu'il s'agit d'interagir avec leurs semblables. Et, le grand sujet du moment à l'école, c'est la «magie», qui permet de vivre des aventures fantastiques dans un monde secret mais dont personne ne maitrise véritablement les codes et les manifestations. Une chose est sûre, c'est qu'une fois qu'on y a pris goût, on a envie d'y retourner. Mais encore faut-il y prendre goût. D'emblée, les deux personnages réaliseront qu'elles ne sont plus tout à fait les mêmes qu'avant les vacances.
Sentimental Kiss est un récit qui défend une représentation positive de l'adolescence sans jamais en oublier les tumultes. Pour sa première bande dessinée, Camille Van Hoof dresse les portraits de « magical girls » aussi drôles qu'attachantes pour nous parler de l'acceptation de soi, de la découverte de la sexualité, du consentement et de l'adaptation dans un nouvel environnement. Sentimental Kiss se veut surtout émancipateur des injonctions sociales et propose d'autres chemins qui mènent à l'âge adulte. À travers ces différents possibles, l'autrice bruxelloise nous offre une romance résolument contemporaine. -
Bastien a besoin de savoir le jour exact de sa mort. Il fait appel aux services d'un étrange laboratoire qui affirme qu'il devrait décéder le surlendemain d'une asphyxie alimentaire.
Depuis que sa copine a hérité de la collection d'arts premiers de sa grand-mère, rien n'est plus comme avant pour Miriam. Elle est prise d'irrépressibles démangeaisons et ce n'est là que le début de son calvaire
Barbara est autrice de bande dessinée. Un soir, elle pénètre dans le petit placard dissimulé derrière son bureau pour y découvrir une pièce dérobée sous les combles. Cette exploration va bouleverser son quotidien.
Chacun des trois chapitres des Contes de la Mansarde se déroule dans le même appartement, au septième et dernier étage d'un immeuble parisien, au cours de trois étés caniculaires. Dans ces histoires qui donnent la chair de poule, l'amour, souvent contrarié, tient toujours un rôle important. Et, si l'effroi apparaît par des manifestations du surnaturel, il se dissimule aussi dans les recoins de nos névroses modernes : dépression, solitude, obsession ou anxiété. Avec leurs récits macabres, Elizabeth Holleville et Iris Pouy évoquent les lectures de leur enfance, les contes de Perrault et de Marcel Aymé, les films de genres, autant que les bandes dessinées américaines de l'ère pré-comics code. -
Quand vient l'été, le jeune Pascal quitte la Suisse pour se rendre chez ses grands-parents en Allemagne. De cette période de son enfance à la fin des années 80, il conserve de riches souvenirs. Les longs voyages en train, les parties de foot avec son frère, les repas de famille, les particularités culturelles, et l'ennui qui parfois marque ses séjours outre-Rhin.
Mais ce n'est pas la seule mémoire qu'il entretient. Sa mère lui a raconté sa propre enfance dans l'Allemagne de l'après-guerre et l'histoire d'un père qu'elle rencontre quasiment pour la première fois à l'âge de cinq ans. Enrôlé de force dans la Wehrmacht en 1945, ce dernier tenta à tout prix d'éviter les combats, mais il fût finalement arrêté et fait prisonnier.
Avec Du pain blanc et du chocolat, Pascal Matthey poursuit son travail autobiographique entamé en 2004 avec « Le Verre de lait ». Il y témoigne d'un épisode intime de sa famille. Si la guerre y occupe une place centrale, elle n'est jamais expressément représentée. La narration se construit par associations, qui mélangent instantanés de la jeunesse de l'auteur, images mentales et référents culturels. II fait dialoguer deux enfances très différentes, inscrites dans leur propre temps. Pour la première fois, ses planches réalisées au crayon ne sont pas complètement muettes, le vécu de ses aïeuls étant porté par une voix off qui vient se superposer à ses souvenirs. -
Après une longue formation, Nova s'apprête à embarquer pour une mission scientifique sans retour possible. Confinée dans une fusée dernier cri, la jeune astronaute devra rejoindre la planète L31, située à 2,5 millions d'années-lumière de la terre. Un voyage qui lui prendra entre 20 et 50 ans.
Avant le grand départ, elle doit se plier à une ultime formalité exigée par l'agence spatiale. Elle doit se rendre à la fête d'adieu organisée en son honneur dans une somptueuse villa. Celle qui a toujours privilégié une vie recluse va devoir affronter ses trois seuls amis qu'elle n'a plus revus depuis bien longtemps. Les années ont passé, Ulysse, Yseult et Alan ont bien changé.
Avec ASTRA NOVA, Lisa Blumen revient avec un récit de science-fiction unique. Pour l'autrice d'AVANT L'OUBLI, le monde futur est ici encore un moyen détourné pour matérialiser des existences marginales. Cette fois, elles seront confrontées aux affres de l'éloignement et de l'individualisme. L'intrigue se construit au fil des apartés, des souvenirs du passé, de l'évocation des trajectoires bouleversées et solitaires des quatre personnages. Réalisé entièrement aux feutres, ASTRA NOVA est une histoire empreinte d'une nostalgie fugace, comme l'apparition soudaine d'une étoile filante dans la nuit. -
Alyssa aime James, James pense que, peut-être, il aime Alyssa. Grandir, c'est difficile, spécialement quand on a l'impression d'être méprisé par le monde entier. Un jour, ils décident de fuguer pour vivre la fin de leur adolescence dans la liberté et l'insouciance. Mais ce que ne sait pas Alyssa, c'est que James est un jeune sociopathe dont les pulsions meurtrières sont plus en plus compliquées à contenir et vont bien vite leur attirer des ennuis.
Pour nous raconter cette histoire, Charles Forsman joue sur une certaine économie de dialogues. Son style graphique, très épuré lui aussi, crée une tension évidente entre candeur du dessin et brutalité de l'action : une violence tant physique que psychologique s'immisce progressivement, au fur et à mesure que les personnages dévoilent leurs faiblesses et leurs déviances.
Initialement prépublié sous la forme de fanzines entre 2011 et 2013, The End of the Fucking World a rencontré un succès spectaculaire pour de la microédition, au point que Netflix n'a pas tardé à s'emparer du récit pour l'adapter en série fin 2017.
Paru en français par L'employé du moi en octobre 2013 et entretemps épuisé, la bande dessinée corrosive de Charles Forsman réapparaît dans une nouvelle édition au sein de la collection PING-PONG qui a pour but de donner une seconde vie à certains livres du fonds ayant connu un retentissement certain auprès des lecteurices. -
Goudalf le sorcier réunit une équipe de fidèles pour détruire une bague maudite en la faisant fondre dans la lave du Mourdor. C'est Prodon qui est chargé de la porter car sa candeur le protège du pouvoir d'influence qu'elle exerce sur les êtres vivants. Goudalf, Prodon, Samouel, Aragorna et Yegolas entament ainsi un voyage en voiture, en train et à pied vers le volcan du Mourdor.
S'il revêt la forme d'un road trip débonnaire, Le Soleil des mages évoque évidemment un récit fantastique bien connu. Mais si Mortis Ghost s'appuie sur une épopée mondialement célèbre, c'est pour la déposséder de sa charge épique et ramener l'heroic fantasy sur le plancher des vaches. Ici, nous sommes plus dans un week-end de team-building accepté à contrecoeur que dans une quête intrépide contre les forces du mal.
Le dessin de Mortis Ghost, rond et jubilatoire, permet de conserver l'univers du Soleil des mages dans le registre du fantastique, et donne une envoutante fluidité à ce récit bien plus sombre, et finalement bien plus réaliste, qu'il n'y paraît au premier abord.
Rapidement épuisé, L'employé du moi a tenu à rendre le dernier livre de Mortis Ghost à nouveau disponible en le faisant entrer dans sa toute nouvelle collection PING-PONG qui a pour but de remettre un coup de projecteur sur certains ouvrages du fonds ayant connu un franc succès auprès des lecteurices. -
« Imaginez ne plus jamais pouvoir embrasser quelqu'un sur les lèvres. Et si vous ne pouviez plus jamais embrasser vos enfants, sortir avec quelqu'un dans une soirée, partager de la nourriture, faire une pipe, partager un joint entre collègues, emprunter une brosse à dents, ou cracher dans le café de votre patron, sans transmettre une maladie horrible et incurable... » Ken, le personnage central de Monsters, doit se rendre à l'évidence : il a communiqué l'herpès à sa compagne. Cette affection dont il ne connaît rien va rapidement détruire son couple et modifier profondément la perception qu'il a de son propre corps.
Plus qu'un récit pédagogique sur le virus de l'herpès, Monsters est une bande dessinée autobiographique d'une liberté graphique époustouflante à l'humour décapant sur la relation entre la chair et l'esprit.
Publié pour la première fois en français en 2010, Monsters a connu un franc succès de librairie. En 2014 déjà, ce bijou de l'autobiographie frustrée et névrosée bénéficiait d'une nouvelle édition augmentée d'une postface inédite, dessinée par l'auteur lui-même qui s'interrogeait profondément sur l'impact de ce projet sur sa propre vie. Cette reparution intègre la récente collection PING-PONG créé dans le cadre des 25 ans de L'employé du moi pour remettre un coup de projecteur sur les livres cultes de la maison. -
Violences sécuritaires, répartition inégalitaire, repli identitaire et désastres aux frontières ; la France d'aujourd'hui ressemble beaucoup trop à un véritable cauchemar. Pourtant, ce n'est que le début de cette sale histoire.
Alors que le pays connait des mouvements sociaux de grande ampleur, l'inimaginable va se produire. Quelque soixante-dix ans après sa mort, le Maréchal Pétain revient à la vie. Le zombie fraîchement ressuscité gagne la capitale pour rencontrer le président. Sidération! Les deux personnages, qui entretiennent quelques connivences, fusionnent en un monstre bâtard.
Leur unique dessin est d'imposer un ordre totalitaire à la société tout entière. Pour ce faire, ils peuvent s'appuyer sur une armada policière qu'ils viennent de transformer en phacochères vénères. Une poignée d'individus solidaires prennent alors le maquis pour organiser la résistance loin des villes. Une intrigue qui résonne particulièrement au regard du contexte politique actuel où la science-fiction rejoint, malheureusement trop souvent, la réalité. Cauchemar se déploie comme une dystopie, de celle que nous redoutons toutes et tous. Avec cette série B tragico-comique, Pierre Ferrero donne libre cours à une aventure exaltée qui puise ses influences dans de nombreux registres. Un récit hybride qui mêle la satire à des scènes d'actions baroques et à des coups de théâtre fantasques. -
Au sortir du confinement, Helena décide de s'inscrire sur une appli de rencontre. Ce qu'elle veut, c'est de la légèreté, s'amuser sans prise de tête! Tout se passe à merveille jusqu'à ce qu'elle se retrouve face à son quatrième rendez-vous : c'est évident, il lui plait. Qu'est-ce qu'elle pourrait lui dire? Un truc drôle ou plutôt un truc intelligent? Rentrer avec lui ou attendre la prochaine fois, histoire de se faire désirer un peu? Une chose est sûre, il faudra le revoir.
Oh Cupid nous invite dans l'intimité de l'autrice et nous témoigne avec autodérision comment séduction rime parfois avec vulnérabilité, excitation avec maladresse. Dans ce jeu de rôles ou personne n'est dupes, il s'agit de ne surtout pas tomber amoureux, Helena doit se montrer impassible tout en donnant l'impression d'être naturelle. Ses tentatives de plaire tombent tellement à plat qu'elle s'enfonce de plus en plus dans l'embarras. On le sait, l'entremise numérique peut parfois induire un certain nombre de désillusions et de relations sans lendemain. Avec le recul, elle s'autorise même à badiner avec l'amour. Helena Baumeister détonne avec sa façon bien à elle de rendre compte de ses émotions et sentiments à l'aide d'un style graphique aussi charbonné que vivant. Avec ce premier livre, la jeune autrice hambourgeoise avance une narration libérée sur la sexualité et l'amour d'aujourd'hui. -
Né Emilia, Emil ne s'est jamais senti femme. Le jeune homme trans prend la décision de faire une mammectomie pour enfin être à l'aise dans son propre corps. Un choix qui ne subissait aucun doute avant qu'il ne rencontre Lisa, sa nouvelle colocataire, qui, malgré ses allures de belle jeune femme pleine d'assurance, trouve que sa poitrine mériterait un petit ajustement. Entre l'ablation des seins de l'un et l'augmentation mammaire de l'autre, qui est le ou la plus légitime à passer par une intervention chirurgicale?? À travers une expérience concrète, Peer Jongeling raconte dans sa bande dessinée mi-fictionnelle, mi-autobiographique, le parcours d'une transition, d'une possible détransition et d'un nouveau départ. Construit à partir de réflexions intimes sur la dysphorie de genre, mais aussi de discours conscient des réalités vécues par les membres de la communauté LGBTQIA+, Emil·ia est un récit où cohabite les incertitudes, les trajectoires, les rêves et le sensible. L'épure du découpage, la force de l'évocation, de la symbolique et du second degré de cette jeune autrice allemande viennent adoucir les lignes d'une narration rigoureuse.
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Noah Van Sciver a grandi au sein d'une famille mormone dans le New Jersey des années 90. Il est l'avant-dernier d'une fratrie de neuf enfants. Il cherche à se faire apprécier des cool kids de son quartier de Maple Terrace. Pourtant, il subit la plupart du temps leurs brimades qui viennent s'ajouter à celles de sa propre famille dysfonctionnelle. Avec la culture populaire il entrevoit une échappatoire et avec le dessin il arrive à s'émanciper.
C'est l'histoire d'une construction, celle d'un préadolescent qui découvre le monde «merveilleux» des comics, ceux qui usent d'antihéros ultraviolents et des mises en scène criardes. Ces univers fictionnels ne font qu'alimenter les fantasmes du jeune Noah, prêt à tout pour accéder à ces lectures interdites, quitte à se retrouver dans des situations hasardeuses et embarrassantes. L'ironie du sort place en sa possession un sac plein de comics, mais il va vite devoir rendre des comptes.
De méprises en malentendus, Noah Van Sciver saisit une violence banale, les petits arrangements de l'enfance, l'indifférence des parents et un rapport complexe à la religion.
On retrouve ici le caractère délicieusement misérabiliste et nostalgique, critique du déterminisme social, marque de fabrique de l'auteur de Fante Bukowski. Toutefois, Maple Terrace reste avant tout une comédie autobiographique où Noah Van Sciver s'amuse de voir les lecteurs rire à ses dépens. -
Michel n'est pas en phase avec la société contemporaine. Que ce soit pour l'exploitation des travailleurs sans papiers ou à l'égard des violences policières, Il s'indigne contre les inégalités de notre monde. Journaliste de profession, le quarantenaire replet est de tous les combats. S'il n'est pas derrière son micro pour un reportage radiophonique, nous pouvons être sûrs de le retrouver en manif ou en terrasse pour débattre avec ses amis à l'heure de l'apéro. C'est une figure allégorique sur laquelle Pierre Maurel projette ses propres préoccupations, ses difficultés du quotidien liées à la précarité de sa situation d'auteur, mais aussi son exaltation pour les petits bonheurs de la vie. Tête de cortège regroupe Les Temps modernes (2018), Le Grand Schisme (2019) et Fils des Âges farouches?(2020) dans un seul et même volume. Ces trois récits marquent la fin d'un premier cycle urbain pour Michel qui poursuit maintenant ses aventures dans un tout autre décor. La série est avant tout un mélange bien mesuré de critique sociale et de comédie. Dans ces 240 pages, Pierre Maurel développe de nombreux arcs narratifs, autant d'enjeux qui font vivre à son personnage de multiples péripéties tantôt dramatiques, souvent cocasses, mais jamais moralisatrices. Cette narration dense et pittoresque, accentuée par un dessin vif et expressif, est sans doute ce qui a fait le succès de la série trois fois sélectionné au Festival d'Angoulême.
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Un mystérieux dégât des eaux se repend dans le complexe aquatique d'un hôtel de luxe situé au coeur de la campagne scandinave. Dans ce décor extravagant, le liquide noir et visqueux s'écoule lentement dans les allées labyrinthiques et ruissèle le long des murs. Un client VIP exigeant disparait sans laisser de traces. Un séminaire d'entreprise tourne court. Un homme se perd en cherchant sa chambre. Deux amants se démènent pour échapper à l'horreur du quotidien. Un directeur égocentrique doute de lui-même. Des employés malmenés acceptent leur triste sort. De curieux inspecteurs viennent régler leurs comptes. Il y fait chaud et humide, la moiteur y est étouffante. La moisissure s'installe, et avec elle maladies de peau, hallucinations, fantômes, esprits malveillants, créatures hybrides et autres monstres morts-vivants. SPA est un récit cauchemardesque marqué par un humour grotesque et fantasque. Une danse macabre farfelue, aussi bien héritée du cinéma de genre que du manga d'épouvante. Un huis clos saisissant habilement conçu par Erik Svetoft, thaumaturge graphique et nouvel enfant maudit de la bande dessinée suédoise.
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Durant la guerre de Trente Ans, Sibylla Schwarz et son père se barricadent à l'approche des troupes suédoises qui souhaitent occuper la Poméranie. Cette guerre, Sibylla n'en verra pas la fin puisqu'elle meurt de dysenterie en 1638 à l'âge de 17 ans. Malgré cette courte existence, elle écrit plus d'une centaine de poèmes baroques qui dénotent d'une grande puissance lyrique. La jeune prodige, privée d'amitié et d'amour, n'aura pourtant connu qu'un monde de poésie dominé par les hommes.
On estime son poème « Une chanson contre l'envie » comme « probablement le premier poème sans compromis féministe de la littérature mondiale ». Pendant près de deux siècles, Sibylla Schwarz était considérée comme une figure littéraire de premier ordre avant de tomber dans l'oubli.
Pour les 400 ans de la Sibylla, Max Baitinger s'est donné pour mission d'exhumer l'histoire de cette poétesse visionnaire. Avec ce récit, qui mêle théâtralité et expérimentations formelles, l'auteur de Rohner conjugue la vie et l'oeuvre de Sibylla Schwarz à ses propres problématiques de créateur. Il nous offre ainsi une biographie insolite de cette personnalité germanique, méconnue et atypique. -
Comme beaucoup de jeunes de son âge, Sydney se pose beaucoup de questions car elle ne se reconnaît pas du tout dans le monde qui l'entoure. À quinze ans, elle est plutôt grande, fine et réservée, la puberté ne lui a pas fait de cadeaux. C'est dans une banlieue pavillonnaire qu'elle habite seule avec sa mère et son petit frère depuis la mort de son père. Elle a le béguin pour Dina, sa voisine et meilleure amie qui lui préfère les abrutis finis du lycée. Pauvre Sydney commence comme une sitcom à l'américaine mais il n'en sera rien. Sydney n'est pas tout à fait une adolescente comme les autres. À la demande de la conseillère pédagogique de son lycée, elle se raconte dans son journal intime ; ses amours, ses premières expériences sexuelles, son entourage, ses frustrations, mais aussi son énigmatique pouvoir métapsychique qui lui en fait voir de toutes les couleurs.
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La lune se dirige vers la terre et la collision est désormais inévitable. Face à l'imminence de la fin du monde, une épicière s'obstine à vouloir vendre sa dernière boîte de haricots. De jeunes gens découvrent le véritable amour durant une excentrique Fête (fin) de L'Humanité. Une conservatrice de musée se confronte au dilemme crucial du choix des oeuvres à sauvegarder. Des enfants abandonnés s'inventent une nouvelle famille et trouvent refuge chez un vieux modéliste.
Voici quelques-uns des protagonistes du petit théâtre préapocalyptique d'Avant l'oubli. Loin d'être de valeureux héros prêts à tout pour sauver le genre humain, ces Madame et Monsieur Tout-le-Monde vont se révéler au contact de leurs semblables. Des interactions d'autant plus gracieuses qu'elles sont en décalage avec la situation désespérée. Paradoxalement, c'est peut-être maintenant qu'ils trouveront un sens à leurs destinées.
Ce récit choral déconcertant dévoile une écriture sensible empreinte de douceur qui se reflète dans un univers graphique aux couleurs pastel. Lisa Blumen est une autrice strasbourgeoise fraîchement diplômée qui oeuvre d'habitude pour la jeunesse. Elle signe ici une première bande dessinée singulière et généreuse.
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New York, 15 juillet 1904, le PS General Slocum entreprend son dernier voyage sur l'East River en direction de Long Island. Alors que le fameux bateau à vapeur américain subit un incendie d'envergure, son équipage ne parvient pas à éviter le naufrage, entrainant avec lui la plupart des 1400 excursionnistes, majoritairement d'origine allemande. Il s'agit de l'une des plus grande catastrophe maritime civile de l'histoire des États-Unis à ce jour.
Jan Soeken, allemand lui aussi, nous raconte cet évènement historique sur le ton de l'humour noir. Ainsi, cette véritable tragédie tourne rapidement à la farce burlesque. Pour ce faire, il reprend étape par étape la chronologie d'une débâcle en centrant son récit sur des petits groupes de personnages. C'est le chaos à bord, du flegmatique capitaine au truculent révérend, des matelots aux passagers, il n'y en aura pas un pour sauver l'autre, ils sont tous aussi névrosés qu'incompétents. Slocum est une comédie de moeurs peuplée de « gueules » imparfaites qui siéent tout particulièrement au style, esquissé aux crayons, de l'auteur. -
Michel Tome 5 : Michel et La bataille des Dombarelles
Pierre Maurel
- L'employé du moi
- 18 Août 2023
- 9782390041085
Les Dombarelles, c'est un petit coin de verdure sylvestre bordé de petits étangs où la faune et la flore prolifèrent à quelques encablures de la maison de Michel. Tout le monde s'accorde pour dire que ces terrains devraient devenir une zone naturelle protégée. Mais voilà qu'une grande firme américaine, détenue par un milliardaire bien connu, souhaite racheter les parcelles pour y exploiter les ressources du sol. Le minerai rare qu'il contient servirait de composant pour les batteries des trottinettes électroniques de l'une de ses filiales. Alors que Victor, son «?frère de la rue?» est mal en point et vient d'être admis aux soins intensifs, Michel et les habitants du village, ses amis et ses ennemies d'hier, vont se mobiliser pour mettre sur pied une ZAD. Comme Don Quichotte, Michel est un héros idéaliste aussi maladroit qu'émouvant, en complet décalage avec la politique de son époque. Contrairement au personnage de Cervantès, lui ne se bat pas contre des moulins, mais bien contre de véritables dragons, ici incarnés par un Nabab qui épuisent les ressources la planète au nom des profits. Bien plus pragmatique aussi, Michel n'est jamais seul, il est toujours bien accompagné. Dans les récits pleins d'entrain de Pierre Maurel, la solidarité est une force. Cette cinquième tribulation illustre plus que jamais la colère qui gronde aujourd'hui face au désastre environnemental à venir.
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L'univers tel que nous le connaissons est sur le point de disparaître. Pouf ? ! En un rien de temps, les étoiles, les planètes, les objets, les humains, celles et ceux que l'on aime sont petit à petit absorbés par le néant, emportés par un mystérieux phénomène de dématérialisation. Pour éviter que le monde ne sombre définitivement dans l'abîme, une équipe de scientifiques élabore un plan pour créer un stabilisateur de matière.
Line et Marlène sont alors envoyées en mission à des années-lumière de chez elles, sur une planète inconnue. Elles doivent trouver L'Arbea Nauticeum et L'Obsidonita Kevlar, deux des matières organiques les plus stables de l'univers qui, associés à d'autres, mettraient un terme définitif à ces évènements paranormaux. Les deux jeunes femmes espèrent revenir victorieuses de leur voyage, mais l'entreprise s'avère plus compliquée qu'escomptée : la localisation étant pour le moins inhospitalière, la faune et la flore de cette planète jungle complètement inattendues.
Eksploracja est un récit de science-fiction qui nous entraîne dans une aventure frénétique qui chamboule notre rapport aux temps et à l'espace. Emportées dans des tribulations hasardeuses, parfois hallucinées, Line et Marlène vont en voir de toutes les couleurs. Dans sa première bande dessinée, Julie Michelin déploie de magistrales doubles pages à l'aquarelle pour initier ces personnages aux mystères du surnaturel et les confronter au fabuleux extra-terrestre.
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Bien que relativement indifférents quant à leur réussite scolaire, Gus et François sont deux brillants lycéens. Dans quelques jours, ils doivent passer le bac et l'on ne peut pas dire que cela les préoccupe véritablement. Heureusement, la horde de "clochards possédés" qui déferle sur la ville tous les soirs devrait pimenter un peu cette dernière semaine de révision. Qui sont-ils ?? Que veulent-ils ?? Il faut absolument partir à leur recherche pour essayer de comprendre ce phénomène stupéfiant.
La piste débute à l'orée de la forêt qui borde les alentours. Alors que l'aventure ne fait que commencer, ils rencontrent Ivan dans ce qui semble être les vestiges d'une cité en ruine. Fascinés par cet étrange personnage, aussi sauvage qu'imposant, les deux adolescents pleins d'entrain décident de rester un temps avec lui pour découvrir les rudiments de la survie en milieu naturel. Derrière cette intrigue fantasque se niche un étonnant récit initiatique, naturaliste et existentialiste, égayé par la badinerie des deux jeunes personnages.
Guère plus âgé qu'eux, Lucas Scholtes est étudiant aux Arts décoratifs de Strasbourg. Avec Solstice, sa première bande dessinée, il s'emploie à utiliser une grammaire narrative habile et moderne qui rappelle parfois le style fluide du manga et l'énergie du cinéma d'animation. Sur le plan graphique, il développe un univers riche et coloré qui met aussi bien en valeur la décrépitude urbaine que l'abondance des zones forestières.
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C'est la nuit, on y voit à peine, on ne sait pas comment s'y prendre, mais il va bien falloir la monter cette foutue tente ! Et voilà, les plaisirs du bivouac qui commencent pour la petite Lucy et sa grande soeur. Au coeur de l'été, les deux filles s'installent pour quelque temps dans un camping typique de la campagne française. Parmi ceux qui reviennent chaque année, il y a le jeune Roman : un garçon aventurier et brusque, que l'on devine, trop souvent, livré à lui-même. Il connaît les lieux comme sa poche, à l'aise sur son territoire, rien ne pourrait l'effrayer.
Mais, lorsqu'il trouve sur son chemin une nouvelle tête, celle de Lucy, il se transforme en un animal farouche. Qui s'y frotte s'y pique ! Le temps d'un séjour fugace, les deux enfants vont apprendre à s'apprivoiser.
Progressivement, malgré les secrets et les blessures, la curiosité pour l'autre l'emportera sur la méfiance. Cette rencontre éphémère et tumultueuse, au coeur d'une nature jaunie par l'été brûlant, se profile au travers des couleurs au crayon de Noémie Marsily, accompagnée pour cette aventure de la scénariste Isabella Cieli. Memet est un récit subtil, appuyé par une mise en scène faite de petites touches sensibles et délicates qui évoque la douce nostalgie des vacances de notre enfance.
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Michel Tome 4 : la fin, les moyens, tout ça...
Pierre Maurel
- L'employé du moi
- 4 Février 2022
- 9782390040927
Ça y est?! Michel et Béa ont quitté le tumulte de la ville et habitent désormais à la campagne dans une petite maison reculée. Si Béa a dû trouver du boulot au supermarché bio, Michel continue quant à lui ses reportages radiophoniques. Ainsi, il retourne de temps en temps à la civilisation pour retrouver ses vieux amis, si ce n'est pas eux qui viennent à lui pour profiter du cadre champêtre. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'à l'arrivée des «?convois exceptionnels?». En attendant la construction d'un pont sur la départementale voisine, de gigantesques yachts sont transportés sur des camions qui empruntent les petites routes des alentours. Accidents, embouteillages à n'en plus finir, déviations saugrenues et imposantes dégradations de la chaussée : ça gronde au village, mais le maire fait la sourde oreille. C'en est trop pour Michel qui s'improvise journaliste d'investigation pour élucider les causes de cette absurde situation. L'industrie navale n'avait qu'à bien se tenir. La fin, les moyens, tout ça... est le quatrième épisode de la série incarnée par Michel, le personnage fétiche de Pierre Maurel qui lui offre ici une aventure «?grand format?». Le changement de décor lui a fait le plus grand bien : la bravoure semble être au rendez-vous. Même s'il ne suffit d'un rien pour voir ressurgir le râleur invétéré, Michel est toujours sauvé par son incroyable bonhomie. Et, c'est pour ça qu'on l'aime.
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Alors qu'une nouvelle antenne-relais est en construction aux abords de la ville, des morts inexpliquées se multiplient. La thèse de l'accident est rapidement écartée car auprès de chaque victime, est retrouvée une pierre parallélépipédique qui semble relier les affaires entre elles. S'il s'agit bien de meurtres, l'identité et la motivation de leurs auteurs (un tueur en série, des opposants fanatiques au projet d'antenne-relais ? ) restent mystérieuses.
Mais pour les autorités légales, il s'agit de rationaliser, de trouver des causes, de protéger l'industrie des télécommunications et de dénicher des coupables. Entre un mari énigmatique et en retrait et ses collègues lourdauds, la gendarme Loreleï Soares se fie à son instinct pour faire avancer l'enquête dont les premiers suspects sont un sanglier et un lynx. S'agirait-il d'une nouvelle étape dans la guerre ancestrale entre l'homme et la nature ? Auteur de nombreux ouvrages singuliers (chez Atrabile ou la Cinquième Couche entre autres), Thomas Gosselin s'associe à Isao Moutte au dessin pour ce polar énigmatique qui questionne habilement les rapports entre l'homme et la nature, la fragilité de leur cohabitation, les luttes de pouvoir et l'équilibre des forces.
Entre scènes d'action et pages contemplatives, La trêve, chérie livre un épisode tendu de ce face-à-face éternel et sans pitié. Le thème du rapport entre l'homme et la nature a été de nombreuses fois traité mais La trêve, chérie propose une tout autre approche. Construit sous la forme d'une enquête policière, le récit change régulièrement de rythme au fil des soubresauts de l'enquête ou des réflexions de ses personnages.
Les courses poursuites s'enchaînent avec les questionnements identitaires dans ce polar métaphysique qui ne se refuse rien, ni la symbolique limpide d'une écluse, ni les discours menaçants d'un perroquet. La trêve, chérie a quelque chose du tour de force car en un peu moins de 90 pages, il aborde, de manière brillante, originale et décomplexée, rien de moins que l'avenir de l'humanité et sa cohabitation avec la nature.
La richesse des textes de Thomas Gosselin joue d'ailleurs un rôle central dans cette réflexion et cet étonnant récit.