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Catherine Konig Pralong
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À l'étude de l'émergence d'une discipline nouvelle, l'histoire de la philosophie, ce livre propose un voyage dans les sciences de la culture, un monde qui s'est formé au xviii e siècle et s'est stabilisé au siècle suivant. L'auteure met en lumière un aspect souvent négligé par l'histoire des sciences philosophiques : la dimen- sion éminemment politique de l'histoire de la philosophie.
L'histoire de la philosophie a contribué à la fabrication de l'imaginaire occidental moderne. À partir des Lumières, les historiens de la philosophie ont pensé l'Europe comme le territoire exclusif de la rationalité analytique et réflexive, proposant par là ce que l'auteure appelle une coloniasation du passé. Engendré par les révolutions scientifiques et sociales du xvii e siècle, l'Européen serait le seul homme capable de s'autodéterminer librement au moyen de sa raison, et le premier qui ait su douter de lui-même. À l'âge moderne, ethnologues, linguistes, historiens et surtout historiens de la philosophie identifiaient en effet d'autres « cultures ». Ils les démarquaient de l'Occident pour en faire les terrains d'études empiriques, faisant aussi l'objet d'une colonisation savante. Ce livre propose à la fois une histoire interdisciplinaire de l'his- toire de la philosophie et une enquête sur la construction de l'imaginaire scientifique en Occident. Il contribue aux débats actuels relatifs au cultural turn et aux découpes académiques du monde en aires culturelles.
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Médiévisme philosophique et raison moderne de Pierre Bayle à Ernest Renan
Catherine König-Pralong
- Vrin
- Conferences Pierre Abelard
- 29 Mars 2016
- 9782711626793
L'Arabe, le scolastique et le mystique sont les trois figures principales des récits qui, entre 1700 et 1900, narrent les origines médiévales de la raison moderne. De Pierre Bayle à Ernest Renan, les historiens de la philosophie et les historiens de la culture s'approprient un monde historique relégué dans l'ombre depuis la Renaissance : la philosophie du Moyen Âge. Dans leurs reconstructions, la pensée médiévale joue tantôt le rôle de repoussoir, tantôt elle se mue en berceau de la civilisation moderne. La philosophie et son histoire y côtoient des questions linguistiques, « raciales », culturelles et civilisationnelles. Cette enquête sur l'invention du médiévisme philosophique à l'âge moderne met ainsi en lumière la dimension éminemment politique de l'histoire de la philosophie
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Le défi laïque
Ruedi Imbach, Catherine König-Pralong
- Vrin
- Conferences Pierre Abelard
- 10 Juin 2013
- 9782711624942
Les querelles médiévales qui opposèrent les défenseurs du pouvoir laïque à la Papauté ont été bien étudiées par les historiens de la pensée politique. Ces débats n'épuisent cependant pas la question du rapport entre laïcité et philosophie au Moyen Âge. À l'âge scolastique, l'importance sociale et politique de l'Église implique aussi un monopole culturel. Pour intégrer cette donnée à l'histoire de la philosophie, il vaut la peine d'examiner de plus près l'instruction des laïcs par les clercs et, inversement, l'appropriation de la philosophie par les laïcs : les politiques culturelles et les productions des clercs à destination des laïcs, ainsi que les attentes, les réceptions, les élaborations et les prétentions laïques à l'égard des savoirs philosophiques. Une telle enquête acquiert aussitôt une dimension réflexive. Elle questionne la spécificité de la philosophie comme discipline et comme contenu. En ses contenus, en ses fins et en ses formes, la philosophie varie en fonction de ses auteurs, de ses destinataires supposés et de ses lecteurs réels.
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Le bon usage des savoirs ; scolastique, philosophie et politique culturelle
Catherine König-Pralong
- Vrin
- Etudes De Philosophie Medievale
- 18 Octobre 2011
- 9782711623587
La philosophie médiévale est en général mieux connue que ses auteurs. Ce livre s'intéresse aux acteurs intellectuels auteurs des textes qui ont servi de matériaux à l'histoire de la philosophie médiévale. Qui sont-ils? Dans quels lieux institutionnels et dans quelles conditions culturelles ont-ils travaillé? Quelles conceptions se faisaient-ils de leur mission, de ses intérêts et de ses fins? Démentant un préjugé répandu, les scolastiques se révèlent intéressés à la politique culturelle; ils avaient une conscience aigue des enjeux épistémiques, éthiques et sociaux de leurs pratiques professionnelles. Cette étude documente ces autoreprésentations et les contraste au moyen d'un regard plus extérieur, qui décrit les pratiques savantes des auteurs scolastiques et reconstruit leurs différentes conceptions du savoir et de la société chrétienne. À l'étude des contextes intellectuels et sociaux, elle présente des mises en série, de la division des sciences à la structuration du champ social en évêque, docteur, moine et laïc. À la lecture de textes issus de divers milieux et temps, elle articule des distinctions, entre clerc et laïc, évêque et docteur, arts libéraux et arts mécaniques, sédentaires et pérégrins, adulte et enfant, homme et femme, centre et périphérie, chrétien et non chrétien, théologie et philosophie. Conditions culturelles du savoir et contenus doctrinaux sont approchés par des méthodes irréductiblement différentes, qui convergent cependant sur un même objet, le texte qualifié de « philosophique » par son auteur ou par ses historiens.
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RHSH n.43 : Le Moyen Âge des sciences sociales
Etienne Anheim, Catherine Konig-Pralong
- Editions De La Sorbonne
- Rhsh
- 4 Janvier 2024
- 9791035109059
Le dossier présenté dans ce numéro questionne la conception de la modernité par les sciences sociales aux XXe et XXIe siècles sous un angle spécifique, en enquêtant sur les relations que celles-ci ont entretenues avec la médiévistique et avec les constructions modernes du Moyen Âge. La référence médiévale traverse les sciences sociales, qui ont construit et mobilisé des Moyens Âges très divers afin de délimiter leurs champs de compétence et leurs objets, mais aussi pour penser, parfois de manière critique, la spécificité des sociétés modernes et contemporaines. Les articles réunis ici inscrivent le « Moyen Âge des sciences sociales » dans un cadre vaste, sans distinguer a priori médiévisme - c'est-à-dire l'étude scientifique du Moyen Âge - et médiévalisme - la référence culturelle au Moyen Âge -, mais en s'interrogeant sur la médiévistique et sur les sciences sociales comme des éléments interdépendants spécifiques de la modernité.
Dans une approche d'histoire et de sociologie des savoirs, une introduction programmatique et cinq études de cas abordent des sujets variés tels que la relation entre sociologie et ecclésiologie, l'urbanisme britannique, le folklore et l'ethnologie, les études étatsuniennes des médias et de la literacy et les Cultural Studies britanniques, pour explorer les sciences sociales à travers leur emploi des Moyens Âges et, réciproquement, pour saisir le monde médiéval comme une propriété émergente des savoirs modernes et contemporains.